©Alexis Courcoux
SOUVENIRS DE MIXTE. Elle souhaite devenir la première femme à tenter le Trophée Jules Verne avec un équipage 100% féminin. Alexia Barrier, l’une des femmes à avoir disputé le dernier Vendée Globe, fait partie de ces navigatrices qui ne lâchent rien. Elle l’a prouvé lors de ses deux participations à la Transat, avec Sam Davies (12e) puis en signant un podium avec Laurent Pellecuer (3e). Alexia revient enjouée sur ses souvenirs d’alors.
Qu’est-ce qui reste de tes deux participations à la Transat Paprec ?
J’ai un souvenir très marquant de notre arrivée en 2014 avec Laurent Pellecuer. On avait fini juste derrière deux duos très performants (Gwénolé Gahinet - Paul Meilhat et Fabien Delahaye - Yoann Richomme) et on était parvenu à dépasser Roland Jourdain et Martin le Pape dans les derniers milles. L’arrivée à Gustavia, c’est toujours un moment très fort, il y a un accueil de dingue ! Et puis j’avais beaucoup aimé la rencontre avec les enfants qui vivent la course à 200% dans les écoles locales.
Huit ans plus tôt, tu avais découvert la course avec Sam Davies…
Oui, j’avais fait la Mini Transat l’année précédente. J’étais la première femme à avoir été sponsorisée par Roxy. Sam (Davies) est arrivée ensuite et on a été associés ensemble. Je pense qu’elle aurait aimé partir avec Romain (Attanasio) ou quelqu’un d’autre que moi (rires) ! Mais ça a été une super expérience de naviguer avec elle. C’était ma première approche du monde de la course au large, mes premiers entraînements au Pôle Finistère de course au large de Port-la-Forêt… La monotypie, c’est canon parce que ça nivelle les chances de chacun et tout le monde peut sortir son épingle du jeu.
Avant votre association, seules Catherine Chabaud et Michèle Paret (1994) puis Jeanne Grégoire et Sam Davies (2004) s’étaient alignées en équipage 100% féminin…
Oui totalement, et pourtant je n’ai pas vraiment souvenir qu’on en parlait à l’époque. Moi, j’avais envie de naviguer, de tester de nouveaux supports, de performer aussi donc ce n’était vraiment pas un sujet. Mais ça a peut-être donné des idées à des jeunes filles qui voulaient faire du bateau comme les garçons…
Pour la première fois, la Transat Paprec est 100% mixte. Que t’inspire cette nouvelle règle ?
Cela peut poser question que l’on soit obligé d’en passer par là mais c’est une bonne chose. Ça offre l’opportunité à des filles de naviguer au plus haut niveau. On voit qu’il y a de plus en plus de disciplines, notamment olympiques, qui se sont mis à la mixité et le résultat est particulièrement intéressant. Cette règle est un très bon signe pour offrir la chance à des navigatrices de gagner en expérience. Parce que l’idée, ce n’est pas que les femmes fassent acte de présence mais qu’elles aient les moyens de monter des projets et d’être soutenues afin de se battre pour la victoire.
Quels conseils donnerais-tu aux skippers qui vont disputer cette Transat Paprec ?
Par expérience, pour avoir obtenu le podium dans les derniers milles en 2014, je sais que ce qui fait la différence, c’est la détermination. On ne peut jamais dire que c’est mort. La Transat Paprec est une course pleine de rebondissements : la météo peut être très changeante, il y a un 2e départ au milieu de la course et jusqu’à l’arrivée, il peut toujours se passer des choses ! Alors avant Saint-Barth, il faut surtout ne jamais rien lâcher !