©Alexis Courcoux
En tête depuis 24 heures, Skipper MACIF (Loïs Berrehar/Charlotte Yven) est toujours au coude-à-coude avec ses poursuivants. Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois) et Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Sophie Faguet), accusent respectivement d’1,5 milles et 2,8 milles de retard sur le leader au classement de 11h00. Tous font cap au sud et ont hâte d’envoyer les spinnakers ce soir, comme l’expliquaient Loïs Berrehar et Guillaume Pirouelle à la vacation de ce matin.
Loïs Berrehar (Skipper MACIF) :
« Ça va très bien. Le vent a bien molli et on fait du sud. On a hâte d’envoyer les spis. On a eu deux nuits un peu sur la tranche, au près. On a hâte que le vent adonne* pour envoyer les grandes voiles mais le moral est bon à bord de Skipper MACIF. On a du soleil, la routine est en place. On était bien fatigués. On a bien dormi. On est en forme, prêts pour attaquer les alizés. On se relaie à la barre ou on est sous pilote, en réglages à fond. Charlotte se réjouit parce que l’on est plus rapide que les autres en ce moment. Notre vie est aussi rythmée par la sortie des fichiers météo pour faire notre stratégie et tailler la route au mieux vers La Palma. J’ai lancé un petit routage large pour voir, qui nous fait arriver le 20 mai à Saint-Barth’. Mais je me méfie des prévisions à 15 jours. Je suis sûr que l’on ira plus vite. On a emmené ce qu’il faut en nourriture. On est larges. Il faudra peut-être faire un peu attention à l’eau. Déjà, on va aller à La Palma ».
*que le vent leur soit favorable.
Guillaume Pirouelle (Région Normandie) :
« Ça va très bien. On a pris notre rythme. On s’est bien reposés. Les conditions sont assez cool donc on n’est pas trop fatigués. Aujourd’hui, il ne se passe pas grand-chose. C’est un peu le train-train. Ce qu’il faut surtout, c’est ne pas perdre de terrain sur les autres. Les conditions ne sont pas évidentes pour faire avancer le bateau. Il n’y a pas beaucoup de vent. Après, ça va sûrement se compliquer autour des Canaries parce que l’on va avoir du vent. Sinon tout se passe bien à bord. On a eu un petit de mal sur le passage de la première dorsale. On avait été un peu relégués derrière mais on est bien revenus sur le passage du front. On est contents d’être dans le paquet. On attend de savoir ce que la traversée de l’Atlantique nous réserve. Pour l’instant, on n’a pas trop de vent. On est en train de passer un peu la dorsale anticyclonique. On va récupérer du vent normalement ce soir et envoyer le spi. Et après, on ira jiber (empanner) vers Madère avant de descendre jusqu’à La Palma. On devrait passer le waypoint dimanche soir avec pas mal de vent.
Je pense que ça peut être assez sportif. Sur les fichiers, il y a quasi 30 nœuds déjà donc avec l’accélération de l’île, ça va être encore plus. Et puis après, on aura trois bonnes journées d’alizés bien établis. La suite est un peu plus incertaine. Après les Canaries, il y a du vent mais au milieu de l’Atlantique par contre, c’est un peu perturbé. Il n’y a plus trop d’alizés. Ça dépendra un peu de comment cette partie évolue. Pour l’instant, le routage nous fait arriver plutôt le 20. Dans ce cas, j’espère que les autres arriveront le 21 (rires). On est parti avec 19 jours de nourriture. Je ne suis pas trop inquiet. C’est plus à l’eau qu’il faut faire attention. J’ai toujours un peu plus peur de ce côté-là mais d’expérience, je ne suis jamais arrivé en manque d’eau. Mais les conditions peuvent aussi se détériorer et on pourrait vite mettre deux jours de plus donc je préfère faire attention dès le début et avoir un peu trop à la fin que l’inverse ».