©Alexis Courcoux
La Transat Paprec, course iconique du circuit Figaro BENETEAU est 100% mixte pour la première fois de son histoire. Les vingt-deux skippers qui se présenteront sur la ligne de départ sont particulièrement enthousiastes face à cette nouvelle règle. Témoignages.
Ils s’apprêtent à leur façon à marquer l’histoire. C’est en effet la première fois qu’une épreuve de course au large de cette envergure a décidé d’instaurer la mixité comme une règle à part entière. Historiquement, la Transat Paprec a toujours accueilli des duos mixtes ou féminins, en témoigne la victoire, en 2000, de Karine Fauconnier et Lionel Lemonchois. Pour cette première, tous les équipages en lice saluent le bien-fondé de cette initiative.
« Ça ouvre plein d’opportunités pour les filles »
Ils en parlent comme « une très bonne idée » (Chloé Le Bars), « novatrice et très intéressante » (Colombe Julia) qui « s’inscrit dans l’air du temps et qui est pertinente » (Arthur Hubert). « C’est une évolution normale et bénéfique » appuie Hugo Dhallenne (Région Bretagne – CMB Océane). Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance) rassure : « je suis persuadé que ce changement ne va pas dénaturer la course ». Anne-Claire Le Berre, à qui ce dernier est associé, rappelle que « même s’il y avait déjà eu plusieurs duos mixtes ou féminins sur cette course, ce n’était pas le plus commun ». Selon elle, la Transat Paprec offre « davantage de possibilités aux femmes de prendre le départ ».
« C’est chouette si ça peut contribuer à aider des femmes à se faire une place en course au large », estime Arnaud Machado (Groupe Helios). « Pour celles qui souhaitent se lancer dans un projet Figaro, ce n’est pas forcément très facile » abonde Chloé Le Bars (Région Bretagne – CMB Océane). « ll n’y aura jamais eu autant de navigatrices à participer à la Transat Paprec, ajoute Pauline Courtois. Ça ouvre plein d’opportunités pour les filles ». La navigatrice de Mutuelle Bleue se dit « particulièrement chanceuse de participer à cette grande première », tout comme Arthur Hubert (MonAtoutÉnergie.fr).
« Mettre le pied à l’étrier plus vite »
À l’unisson des autres skippers, Julia Courtois (Ageas - Ballay – Cerfrance – Baie de Saint-Brieuc) rappelle que « ça va permettre à beaucoup de femmes de prendre rapidement de l’expérience ». « Former autant de femmes en course au large, ça prendrait beaucoup plus de temps » explique celle qui fera équipe avec Maël Garnier. Ce dernier abonde : « la Transat Paprec permet aux femmes de mettre le pied à l’étrier plus vite ». Cet engagement fort se destine aussi aux jeunes générations, à tous ceux qui rêvent un jour de franchir le pas. « Ça donne une très bonne image à toutes les jeunes filles et tous les jeunes garçons qui veulent s’inscrire dans les clubs de voile, reconnaît Loïs Berrehar (Skipper MACIF). Ça montre que l’on pratique un sport qui est ouvert à tous. »
« J’ai toujours eu plus l’habitude de naviguer avec des mecs qu’avec des filles, donc ça ne change pas grand-chose », lance Lucie Quéruel (Groupe Helios), également préparatrice pour un team IMOCA (Freelance.com). Alicia de Pfyffer (Race for Science - Verber) partage également son expérience : « j’ai grandi avec mes deux frères en faisant du kite, du surf, du parapente, des activités qui restent très masculines. Pourtant, je ne m’en suis jamais sentie exclue, même si je sais que ce n’est pas le cas pour toutes les femmes ».
©Alexis Courcoux
Une règle qui « va s’inscrire dans le temps »
Certes, à l’instar de Maël Garnier, les skippers de la Transat Paprec rappellent que la règle a été imposée et « qu’elle peut s’apparenter à une contrainte ». Mais pour toute la flotte, cela s’avère être une étape primordiale, un « passage obligatoire » dixit Charlotte Yven (Skipper MACIF) même « s’il y aurait pu avoir davantage de duos présents ». « C’est nécessaire que ça soit obligatoire afin que ça ne le soit plus à l’avenir », souligne Édouard Golbery (Race for Science - Verber). « C’est aussi ce qu’on a vécu en olympisme, rappelle Colombe Julia. « En 4.70, dès qu’elle a été fixée, tout le monde a joué le jeu, on a travaillé ensemble et la règle s’est imposée d’elle-même ».
Corentin Horeau (Mutuelle Bleue) était déjà en duo mixte lors de la dernière édition, avec Elodie Bonafous (arrivés 7e à Saint-Barthélemy). Pour lui, « la mixité ne devrait même pas être un sujet. Partir avec une femme ou un homme, ça m’indiffère complétement. Ce qui compte, c’est notre complémentarité à bord et les qualités de chacun, ce que j’ai trouvé avec Pauline Courtois ». Arthur Hubert conclut, sourire aux lèvres : « pour la Transat Paprec, je suis sûr que cette règle va s’inscrire dans le temps et qu’on ne se posera bientôt plus la question ».