Le départ des pontons, entre enthousiasme et émotions
- Antoine Grenapin
- il y a 6 heures
- 2 min de lecture
Du passage sur scène au grand départ, tout s'est accéléré pour les skippers. Les "au revoir", les derniers calages, l'envie d'en découdre... Récit d'une matinée à part avant de prendre le large.

Ce dimanche, l’enthousiasme est monté d’un cran au fil de la matinée. Le passage sur scène de tous les participants – devenus, un instant, des rockstars en ciré - a eu le don de réchauffer l’atmosphère. Une musique d’entrée, quelques mots, une signature, des photos : ici tout commence. Un grand moment partagé avec le public et une foultitude de petits détails : Jules Ducelier et Sophie Faguet (Région Normandie) entrent sur la chanson « En rouge et noir » de Jeanne Mas, Pauline Courtois (Wings of the Ocean) est pieds nus et en tongs, Martin Le Pape (Demain) a enlevé son bonnet orange, Davy Beaudart (Hellowork) esquisse quelques pas de danse.
« Pour aller à Saint Barth, c’est simple. Tu descends et après tu tournes à gauche ! »
Sur les pontons, ce sont les sourires qui marquent. Charlotte Yven et Hugo Dallenne (Skipper Macif) répètent à l’unisson « avoir hâte d’y être », Quentin Vlamynck (Les Étoiles Filantes) prédit « un sacré spectacle », Lola Billy (Région Bretagne - CMB Océane) assure « vouloir tout donner ». Le parcours côtier accapare les dernières discussions, Charlie Dalin est là pour donner ses derniers conseils à Victor Le Pape et Estelle Greck (Région Bretagne – CMB Espoir) alors que Kévin Bloch et Laure Galley (DMG MORI Academy), juste avant l’appareillage, refont point par point le parcours côtier. Maël Garnier (Selencia – Cerfrance), déjà présent il y a deux ans, préfère en rire : « pour aller à Saint Barth, c’est simple. Tu descends et après tu tournes à gauche ! »

Des larmes avant le grand départ
Les « au revoir » sont l’occasion de dernières confidences. Thomas de Dinechin (Almond for Pure Ocean) confie que son duo avec Aglaé Ribon s’est renforcé « après deux nuits au large dans le froid cet hiver », Estelle Greck et Victor Le Pape (Région Bretagne - CMB Espoir) s’amusent de leur repas de la veille, pâtes au pesto pour elle, lasagnes pour lui. Mais l’émotion n’est jamais très loin. Elle est la conséquence de tant d’éléments : le fait d’avoir réussi à être au départ, de s’être entraîné tout l’hiver pour ce moment-là et de serrer forts les enfants, parents, amis, visages du quotidien qu’on ne reverra plus pendant près de trois semaines.
« Pour les enfants, c’est un peu dur », reconnaît Mathilde Géron (Demain) qui retient ses larmes. Un peu plus loin, le sourire éclatant d’Ellie Driver et Oliver Hill (Women’s Engineering Society) contraste avec les larmes d’à-côté. Ce sont leurs mères qui pleurent sans discontinuer en tentant de le cacher dans des étreintes. Une poignée de minutes plus tard, Ellie, Oliver et les autres étaient déjà partis. Dans le port de Concarneau puis un peu plus loin au large, leurs Figaro Beneteau 3 semblaient si petits, comme un rappel saisissant du défi qui les attend.
