Martin Le Pape – Mathilde Géron : « rien lâcher jusqu’à l’arrivée »
- Antoine Grenapin
- il y a 5 jours
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PAROLES DE DUO. Il est assurément le skipper le plus expérimenté du plateau, un des plus talentueux aussi. Martin Le Pape fait partie de l’histoire de la Transat Paprec, lui qui s’apprête à disputer la course pour la 5e fois. Riche de ses expériences en Class40 et en IMOCA, le natif de Concarneau est un skipper complet, armé pour les places d’honneur. À ses côtés, Mathilde Géron a fait ses gammes en voile olympique puis s’est initiée au large en Ocean Fifty. Son sens de l’engagement et sa capacité à batailler seront des atouts précieux en plus de l’expérience de Martin. Une complémentarité à bord de Demain qui en fera un des duos favoris de cette édition.

Martin, d’où vient ta passion pour cette course ? Martin : Elle vient des débuts. C’est la course qui m’a lancé dans le circuit Figaro et dans l’exercice de la course au large de façon professionnelle. Ma première participation, c’était en 2014. Je crois que je parle bien de la Transat Paprec parce que je suis le plus vieux (rires) ! Pour moi, c’est une course qui compte. On part de la maison, j’habite à Concarneau, et la monotypie, ça m’éclate. Ce sont les marins qui font la différence. Il n’y a rien de comparable dans le monde de la course au large. Mathilde, tu as forcément un regard plus neuf. Qu’est-ce qui t’anime en faisant cette course ?
Mathilde : Elle a l’air assez dingue en matière d’intensité. D’après ce qu’on m’a dit, tu dois passer beaucoup, beaucoup d’heures à la barre. Ça veut dire qu’il faut être dessus tout le temps. Ce qui est saisissant quand on fait des entraînements, c’est qu’on arrive avec parfois moins d’une minute les uns des autres. Ça peut être serré jusqu’au bout et ça me plaît cette idée d’être tout le temps au contact. En plus de la stratégie à longue échelle, il y a de la tactique.
Quelles sont les clés pour performer ?
Martin : Elles sont nombreuses et je pense que je ne les ai pas toutes trouvées ! Ce qui compte, c’est de ne rien lâcher jusqu’à l’arrivée. Étant donné que le bateau est identique pour tout le monde, ça se joue sur des détails. La compétition est féroce parce qu’on est beaucoup à s’entraîner toute l’année et qu’on connaît vraiment le bateau par cœur.
"Il va se passer plein de choses !"
Comment s’est formé votre duo ? Martin : J’avais vraiment identifié le profil que je cherchais en terme de compétence. Pour performer, j’avais besoin d’être associé avec quelqu’un qui sait aller au bout des choses et qui est dur au mal ; quelqu’un qui a une culture et une expérience du haut niveau, ce qu’a Mathilde avec ses années d’olympisme. Et puis c’était important d’avoir un bon feeling et de bien s’entendre parce qu’on part près de 20 jours ensemble !
Le fait d’être associée à Martin, c’est une motivation en plus ?
Mathilde : Oui carrément, c’est un projet qui peut être gagnant et c’est d’autant plus stimulant. Tu as envie de rien lâcher même si tu sais que ça va être dur et que ça va se jouer sur des détails. L’idée c’est vraiment de tout donner et d’être à 100% pour ne rien regretter à Saint-Barthélemy.
Qui sont les favoris ?
Martin : Sur une transatlantique, c’est toujours dur d’identifier des favoris. On peut toujours donner quelques noms qui potentiellement peuvent être sur le podium. Mais il peut se passer tellement de choses dans une course aussi complète que c’est difficile à dire. Charlotte Yven, la tenante du titre, et Hugo Dhallenne (Skipper Macif) font partie des favoris c’est évident. Après, il y a plein d’outsiders qui peuvent nous surprendre.
Mathilde : Il faut aussi compter avec tous les aléas. Le matériel, l’humain, la capacité à passer les conditions fortes... Il va se passer plein de choses.
Mathilde, est-ce que tu peux décrire les sensations à bord d’un Figaro ?
Mathilde : Après des années avec des bateaux volants et très rapides, ce n’est pas évident de revenir sur un support plus lent. Mais c’est ce qui le rend encore plus intéressant parce qu’il y a peu d’écarts entre les bateaux. Ce jeu à être toujours au contact et à ne rien lâcher, tout le temps, c’est vraiment chouette.