Yoann Richomme : « la Transat Paprec ? J’adore cette course ! »
- Antoine Grenapin
- il y a 4 jours
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INTERVIEW. Avant de terminer sur le podium du Vendée Globe (2e), le skipper de Paprec Arkéa a fait ses gammes en Figaro. Le skipper s’y est illustré en remportant deux fois la Solitaire (2016 et 2019). En revanche, malgré trois participations et une 2e place en 2014, Yoann n’est jamais parvenu à s’imposer à la Transat Paprec. Parrain de cette édition avec la danseuse de ballet Valentine Colasante, Yoann a pris le temps de revenir sur ses souvenirs, d’évoquer les clés de la course et son enthousiasme au regard du niveau particulièrement élevé.

Pourquoi as-tu accepté ce rôle de parrain ? J’adore cette course, j’adore la classe Figaro et j’adore le fait qu’elle se dispute en double et en double mixte pour la deuxième fois. Devenir parrain, c’était assez naturel... Même si j’ai des bons et de mauvais souvenirs de la course ! (rires)
En 2014, tu avais terminé 2e avec Fabien Delahaye derrière le duo vainqueur (Paul Meilhat-Gwénolé Gahinet). Que gardes-tu de cette édition ?
Je venais de débuter comme skipper Macif. J’avais été super bien accueilli par Fabien que je connaissais depuis quelques années. On avait formé un bon duo, très complémentaire et ça avait été une super transat. Elle avait été marquée par des décisions stratégiques importantes au niveau des Canaries… Paul et Gwénolé avaient juste été un peu meilleurs que nous !
« Dès le départ, résister à l’intensité de la course »
Tu parlais aussi de mauvais souvenirs…
On va dire que mes deux participations suivantes n’ont pas été couronnées de succès ! En 2016 avec Charlie Dalin, on a fait une erreur sur une manœuvre et on a démâté, non loin de Madère que nous avons dû rejoindre sous gréement de fortune. La fois suivante avec Martin Le Pape, la tête de mât s’est cassée au large de Porto et a entraîné un nouveau démâtage… Ce ne sont jamais des moments très faciles… D’autant qu’on n’a pas réussi à atteindre Saint-Barth !
Quels sont les ingrédients pour réussir la Transat Paprec ?
Il faut déjà avoir un très bon niveau en Figaro. C’est important de connaître le bateau par cœur, d’avoir de bons réflexes. Ce qui compte, dès le départ, c’est de parvenir à s’accrocher au paquet de devant, à résister à l’intensité de la course. Étant donné que tout est une question de placement et de détails, la complémentarité entre les skippers est essentielle. C’est ça qui permet d’être constamment au taquet sur la météo, de profiter des effets de site, du moindre nuage… Et puis ça demande une très forte concentration parce qu’on passe des heures à la barre, même quand on crame sous le soleil des alizés ! C’est une super école pour apprendre la navigation au large et s’aguerrir dans l’Atlantique Nord.
Il s’agit de la 2e édition disputée intégralement entre duos mixtes. Qu’est-ce que ça t’inspire ? Je trouve que c’est une très bonne évolution. C’est important de faire monter tout le monde en expérience et en savoir-faire de façon la plus égalitaire possible. Le fait de l’avoir imposé il y a deux ans a été une très bonne idée. Il suffit de voir le nombre d’inscrits (11 en 2023, 18 cette année) pour voir l’intérêt que ça suscite. On ne peut qu’applaudir la démarche. Ça va dans le bon sens !
Qui sont les favoris de cette édition ? Je suis obligé de citer le duo formé par celui qui sera mon coskipper à la Transat Café L’Or, Corentin Horeau (co-skipper de Lola Billy, Région Bretagne CMB Océane). Il y a aussi Hugo Dhallenne et Charlotte Yven (Skipper Macif), je crois que ça va être du solide. On a forcément tendance à miser sur les duos qui ont le plus d’expérience !