Alicia et Édouard sont des « bizuths » puisqu’ils s’apprêtent à disputer leur première transatlantique en Figaro. Autodidactes des mers, ils sont pourtant habitués à monter des projets (Édouard) et à parcourir les océans à bord de grands yachts (Alicia). Il y a tout à découvrir, tout à préparer, mais l’enthousiasme est là, avec la conviction que leur bonne étoile leur permettra d’arriver avec des souvenirs plein la tête à Saint-Barthélemy.
Pourquoi participer à la Transat Paprec ?
Édouard : « J’ai débuté mon expérience en course au large depuis 2012 et j’ai eu l’occasion de faire deux transatlantiques en solitaire. J’ai souhaité monter un projet IMOCA pour la Route du Rhum - Destination Guadeloupe mais j’ai dû m’arrêter à cause de problèmes de financement. Je me bats depuis des années afin de pouvoir monter des projets de course au large. Le fait de participer à cette transatlantique, ça fait partie d’un rêve. C’est très intense et très agréable dès que l’on sent que ça marche, dès que l’on sent que ça avance. J’ai hâte de prendre le départ ! »
Alicia : « Ça fait huit ans que je travaille sur de grands voiliers et ça fait un moment que je souhaite faire de la course au large. À l’origine, j’avais envie de monter un projet en Mini 6.50 et puis Édouard m’a parlé de ce projet en Figaro. J’ai trouvé que c’était une super opportunité pour apprendre tout au long de la saison. Cette transatlantique, c’est l’occasion de découvrir et d’acquérir de l’expérience. »
L’histoire de votre binôme ?
Alicia : « À Majorque, alors que l’on travaillait sur des yachts, on a commencé à naviguer ensemble. On a loué un J80, des petits bateaux et on voyait que ça ‘matchait’ bien entre nous. Je suis super contente de faire équipe avec lui. On s’entend bien, on apprend beaucoup, c’est vraiment génial ! »
Édouard : « J’ai beaucoup de respect pour Alicia qui a l’habitude de travailler sur des yachts de plus de 50 mètres. C’est quelqu’un qui travaille beaucoup, qui donne beaucoup d’engagement, qui est très rigoureuse dans son approche et qui fait vite confiance. Quand j’ai appris que la course était en mixte, c’était logique de lui proposer cette aventure. Bien sûr, c’est un pari, car elle découvre le Figaro mais ça va être une superbe expérience pour elle et pour moi ! »
L’importance de la mixité pour vous ?
Alicia : « J’ai grandi avec mes deux frères en faisant du kite, du surf, du parapente… Ce sont des activités qui restent très masculines. Pourtant, je ne m’en suis jamais sentie exclue, même si je ne sais pas si c’est le cas pour toutes les femmes. La règle de la Transat Paprec est vraiment intéressante parce que ça permet d’ouvrir la course au large aux femmes. »
Édouard : « Je trouve que c’est une super initiative. La course au large est un milieu très masculin et malgré ça, il y a eu des profils de femmes extraordinaires qui ont émergé depuis des années. C’est nécessaire que ça soit imposé afin que ça ne le soit plus à l’avenir. À bord, la mixité est primordiale parce que nos approches, notre engagement physique, notre façon de mener les projets sont différents. J’ai fait beaucoup de théâtre, un milieu où il y a ce mélange, cette mixité et c’est hyper sain. On en a besoin ! »
. Comment avez-vous prévu votre quotidien à bord ?
Alicia : « Ce n’est pas une appréhension en tant que telle. J’ai eu l’occasion de passer beaucoup de temps en mer, plus de 35 000 milles nautiques, j’ai déjà traversé l’Atlantique à six reprises et j’adore ça ! Certes, ce sera sur un plus petit bateau. Mais c’est un avantage : tout est juste beaucoup plus près et c’est très agréable ! »
Édouard : « Je n’appréhende ni le large, ni la traversée, ni le quotidien à bord. En revanche, il y a forcément un peu d’appréhension à propos de notre manque de préparation et de notre manque d’expérience. On découvre à peine le support, le bateau et on se lance dans une transat. Nous allons tenter de faire notre maximum pour être au niveau ! »