Il y a une poignée de jours, Basile Bourgnon parlait de la Transat Paprec comme d’une « grande étape de La Solitaire du Figaro ». Une façon d’évoquer la bataille sans relâche, les concurrents qui ne se lâchent pas et le fait de jouer sa position sur le moindre détail. Le constat est plus que jamais vrai ce mercredi matin alors que la tête de course a passé la barre symbolique des 500 milles restant à parcourir.
Malgré le long bord de bâbord jusqu’à l’arrivée, la plupart ont procédé à des petits décalages en tribord dans la nuit, des « décalages de finesse » d’après Francis Le Goff, le Directeur de Course. Chacun se concentre surtout sur les grains pour en bénéficier (et profiter d’accélérations) et ne pas être ralenti surtout. « La situation avec les grains n’est pas dangereuse mais elle peut permettre de faire la différence, en accélérant ou en restant coincé », souligne Francis.
« La flotte se tasse »
Surtout, on observe un resserrement des écarts, « la flotte se tasse » reconnaît le Directeur de Course. Les trois premiers se tiennent en 3,5 milles, les cinq premiers en l’espace de 15 milles ! Gaston Morvan et Anne-Claire Le Berre (Région Bretagne – CMB Performance) qui ont pris les commandes de la course hier, conservent le leadership. Mais derrière, ça se rapproche : Mutuelle Bleue (Corentin Horeau – Pauline Courtois) pointe à 2 milles, Skipper MACIF (Loïs Berrehar – Charlotte Yven) à 3,5 milles !
Positionnés plus au Sud, Région Normandie (Guillaume Pirouelle – Sophie Faguet, 4e) et Cap Ingélec (Camille Bertel – Pierre Leboucher, 5e) sont en embuscade, à respectivement 12 milles et 15 milles. « Il y a de nouveau cinq bateaux qui peuvent prétendre à la victoire, assure Francis. Ils ne se sont pas lâchés depuis le départ ! »
L’option d’EDENRED, le match de l’arrière de la flotte
À 50 milles de latérale du leader et à 36 milles sur la route directe, Basile Bourgnon et Violette Dorange (EDENRED) progressent dans leur option Sud même s’ils n’ont pas réussi, cette nuit, a touché du vent plus fort que leurs rivaux. « C’était pertinent de chercher un décalage, ils avaient besoin de marquer une différence. Ils ne sont pas loin des premiers à l’arrivée sur certains routages donc ça reste très intéressant. Ils ont raison d’y croire », assure Francis Le Goff.
À l’arrière de la flotte, le match est toujours aussi intense entre Race for Science – Verder (Alicia De Pfyffer - Édouard Golbery, 10e) et Groupe Helios – Du Léman à l’Océan (Arnaud Machado – Lucie Queruel, 11e). Longtemps partisans d’une route très Sud, Arnaud et Lucie ont empanné et se rapprochent désormais de la route directe…. Et donc d’Alicia et Édouard. « Ça montre qu’il y a la place pour des projets non-professionnels. Ils se battent pour éviter la cuillère de bois et ils sont tous les deux motivés ». Ce matin, ils ne sont distancés que de 80 milles et leur duel continue.